Une délégation du secteur privé reçue par le Premier Ministre
Comme il est de coutume à chaque début d’année, une délégation du secteur privé burkinabè a été reçue en audience, hier 16 janvier, par SEM. Apollinaire Joachimson KYELEM de Tambèla, Premier ministre, Chef du gouvernement de la Transition.
Conduite par M. Mahamadi SAVADOGO, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso, la délégation était constituée des premiers responsables du Conseil National du Patronat Burkinabè, de la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso et de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso.
« Le monde des affaires représenté par les faitières du secteur privé voudrait vous rassurer de son engagement à vous accompagner dans votre lourde mission et dans vos efforts de reconquête du territoire national et d’assainissement de la gouvernance dans notre pays », a introduit d’emblée le porte- parole de la délégation.
Après avoir passé en revue les conséquences de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays, il est ressorti que le secteur privé subit de graves préjudices qui sont, entre autres, la destruction partielle ou totale des outils de production, la hausse des coûts d’exploitation des entreprises, la charge fiscale, les difficultés d’accès au financement, l’arrêt ou le retard de certains projets d’investissements publics, la dégradation du climat des affaires, la fraude et la concurrence déloyale, la baisse des investissements directs étrangers, etc.
Face à ce tableau peu reluisant, la délégation a plaidé pour que, dans le cadre des réformes institutionnelles projetées par la Transition, une attention particulière soit portée sur les mesures et moyens à déployer pour consolider les bases de la résilience du secteur privé et de l’économie nationale.
En dépit des difficultés auxquelles font face les entreprises burkinabè, le secteur privé demeure performant en témoigne le nombre d’emplois créés qui, selon l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation, représentent 96,1% de l’ensemble des emplois formels et informels en 2020, soit 10,4 millions d’emplois. En ce qui concerne la contribution du secteur privé à la mobilisation des recettes fiscales et douanières, elle est évaluée à près de 2.000 milliards de francs CFA soit 90%.
Par ailleurs, il ressort que malgré la crise sécuritaire et les effets du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne, les entreprises burkinabè continuent d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en biens essentiels.
Satisfait de l’initiative prise par les premiers responsables des faitières du secteur privé, le Premier Ministre a réitéré l’engagement ferme du Gouvernement de la Transition à travailler pour l’émergence d’un capitalisme national au Burkina Faso. « Ensemble, nous devons développer la production nationale et la consommation nationale », s’est-il exprimé en substance.
Convaincu de l’importance du secteur privé dans la création de richesses et du rôle qu’il devra jouer dans ce contexte difficile, le Chef du Gouvernement a invité les hommes d’affaires à rester patriotes pour soutenir les initiatives en cours en vue de la reconquête du territoire national et la refondation de la Nation.
Encadré:
Pour renforcer la résilience des entreprises et leurs contributions à la prospérité économique, les acteurs du secteur privé ont souhaité la consolidation ou la prise de certaines mesures, notamment :
- la sécurisation des axes routiers pour rétablir la circulation des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire ;
- le renforcement de l’Office National de Sécurisation des Sites Miniers ;
- la mise en place d’un programme spécial de protection, de réhabilitation et d’aménagement des zones économiques affectées ;
-la mise en place d’un fonds de relance économique dédiés aux entreprises et zones touchées par le terrorisme ;
- la mise en place d’un dispositif de déclaration et de suivi des préjudices causés aux outils de production des entreprises par les attaques terroristes et d’un système d’accompagnement approprié;
- la mise en route de réformes structurelles qui auront pour effet, entre autres, la rationalisation et la réduction des coûts des licences d’affaires, l’accroissement de la transparence dans les marchés publics et l’assainissement de la concurrence;
- la relecture et l’adoption d’un Code du travail consensuel afin éviter de fragiliser davantage le secteur privé car sans entreprises stables, il n’y a pas d’emplois durables;
- la prise de mesures de soutien à la transformation locale de nos matières afin de renforcer la compétitivité des entreprises burkinabè surtout dans le contexte de mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine.