11 juin 1948-11 juin 2023 : 75 ans de la CCI-BF au service de la Nation !
Le 11 juin 1948 restera une date historique pour le secteur privé burkinabè ! Ce jour-là, des hommes et des femmes de vision, soucieux du développement et du devenir du secteur privé de notre pays prenaient la sage et stratégique décision de mettre en place une institution qui est aujourd’hui l’une des plus anciennes du paysage institutionnel burkinabè : la Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Burkina Faso. Créée dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso, elle va étendre sa compétence au secteur de l’artisanat et deviendra en 1973 Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF), avant d’être rebaptisée Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF).
Ces différentes mutations n’ont entamé en rien la vision initiale qui est de faire de la CCI-BF le représentant institutionnel du secteur privé Burkinabè à travers une triple mission : représentative, consultative et administrative. Et durant ses 75 années, la CCI-BF s’est mise à l’ouvrage pour défendre les intérêts moraux et matériels du monde des affaires, pour créer un climat favorable à l’initiative privée, à la promotion et au développement du secteur privé et à en faire un acteur majeur du développement économique et social du Burkina Faso. Sans tomber dans l’autosatisfaction et sans fausse modestie, pendant plus de sept décennies, les actions réalisées et les résultats engrangés par notre institution, au profit du secteur privé national sont énormes et tangibles.
A commencer par la construction et la gestion d’infrastructures économiques. A titre illustratif, nous pouvons citer, entre autres, les plus emblématiques, à savoir le « Collecteur », les entrepôts BRASILIA I et II, le terminal à conteneurs, la plate-forme « Ouagagare », le hangar à fret de l’aéroport international de Ouagadougou, la gare routière internationale de Ouagadougou (Ouagarinter), la Zone d’Activités Diverses (ZAD) de Ouagadougou, la plateforme de « Bobogare », le port sec multimodal de Bobo- Dioulasso « Boborinter », le parking pour véhicules poids lourds d’Akassato au Bénin, les magasins d’entreposage dans les six ports de la sous-région et au niveau des postes frontaliers.
Ce patrimoine infrastructurel occupe une superficie de 85 102 m² pour les magasins, 181 394 m² de terre-pleins, 66 974 m² pour les terminaux à conteneurs et 3 477 m2 pour le parking d’Akassato. Ces investissements structurants indispensables à la promotion du secteur privé, aux activités commerciales, ont coûté plus de 50 milliards F CFA à la Chambre de commerce. En plus de faciliter les opérations d’import et d’export, la gestion de ces infrastructures génère chaque année d’importantes recettes douanières au profit de l’Etat. En 2022, Ouagarinter et Boborinter ont généré cumulativement plus de 400 milliards FCFA pour le budget de l’Etat, pour plus de 10 millions de tonnes de marchandises traitées sur la même période.
Consciente qu’il ne peut y avoir de secteur privé compétitif sans un capital humain de qualité, notre institution s’est également investie dans la formation en créant plusieurs de centres et écoles de formation professionnelle dans divers domaines. On peut retenir le Centre de Formation en Transport Routier et Activités Auxiliaires (CFTRA), le Centre de Formation en Bâtiment et Travaux Publics (CF-BTP), le Centre de Formation en Agroalimentaire et Tourisme (CFAT), l’Ecole Burkinabè des Affaires (EBA) créé en partenariat avec l’Ecole Française des Affaires (EFA), le Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) et Toulouse Business School, l’Institut supérieur de génie électrique (ISGE), l’Académie Internationale pour la Gouvernance et le Leadership Economique (AIGLE). A ces structures s’ajoute une trentaine de centres d’alphabétisation économique en milieu du travail qui contribuent à l’amélioration des performances des acteurs du secteur informel dans le but de faciliter leur transition vers l’économie formelle, d’accroître leur contribution au développement économique national. Des dizaines de milliers de compétences issues de ces cadres de formations sont injectées dans l’administration publique et privée et participent à l’animation de l’économie nationale.
Pour dénouer le « nœud gordien » de l’entrepreneuriat et du développement des PME qu’est l’accès au financement, la Chambre de Commerce et d’Industrie a mis en place un dispositif de prêts d’honneur, doté initialement de 260 millions F CFA pour des micro-crédits sans intérêt et sans garantie, dans toutes les Délégations consulaires régionales, et a créé une société de microfinance dénommée « SAFINE S.A », avec un capital de 2 milliards de F CFA. En deux années d’activités, cette institution financière a financé plus de 780 projets d’un coût global d’environ 3, 2 milliards F CFA.
Toujours, dans l’objectif de bâtir un secteur privé dynamique, prospère et conquérant, la CCI-BF s’est également illustrée à travers la réalisation d’études stratégiques, la participation active aux réformes pour l’amélioration du climat des affaires, la création des chambres de commerce régionales appelées « Délégations Consulaires Régionales » et des Représentations dans des pays voisins (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo), la restructuration de l’appui aux acteurs économiques, la promotion des entreprises burkinabè à l’international, la mise en place des partenariats avec les institutions consulaires sœurs d’Afrique et d’ailleurs et des partenaires techniques et financiers, etc. L’un des acquis de ces dernières décennies reste l’institutionnalisation de la rencontre-gouvernement/secteur privé, qui constitue un cadre idéal de dialogue ouvert et constructif avec les pouvoirs publics en vue de la recherche de solutions idoines aux préoccupations de la communauté des affaires.
« La CCI-BF voudrait rassurer qu’elle ne cessera d’innover, de jouer sa partition pour la prospérité de l’économie nationale, le rayonnement du secteur privé aux plans national, régional, continental et international »
Nous ne saurons oublier le Forum ouest-africain de développement des entreprises, AFRICALLIA, une plateforme unique de rendez-vous d’affaires individuels et personnalisés entre des entreprises, qui fait la fierté de notre pays et constitue une véritable tribune de promotion des entreprises burkinabè et ouest-africaines. Depuis sa première édition en 2010, plus de 3 000 chefs d’entreprise d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe ont participé à ce forum qui a contribué à renforcer l’intégration des économies de l’Afrique de l’Ouest ainsi que le développement des relations économiques et commerciales de notre région avec les autres régions du monde. Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir que dans bien de secteurs (bancaire, BTP, etc.), les entreprises du pays des Hommes intègres s’exportent bien dans la sous-région et même au-delà.
Ce bilan non exhaustif, témoigne de 75 ans d’investissements de la CCI-BF au profit du secteur privé, de l’économie ; bref, plus de sept décennies au service de la nation !
L’ensemble de ces acquis que nous égrenons fièrement n’aurait pu se réaliser sans l’engagement, la détermination, l’imagination et le dévouement des hommes et des femmes qui se sont succédés à la tête de notre institution. Au moment où nous célébrons le 75e anniversaire de la CCI-BF, il est de notre devoir, au nom de l’ensemble des élus consulaires, de saluer les efforts et les sacrifices consentis par les différentes équipes directoriales qui ont présidé à la destinée de cette noble institution. Je voudrais particulièrement rendre un hommage appuyé à nos illustres devanciers qui ont eu la lumineuse idée de porter sur les fonts baptismaux la Chambre de Commerce et d’industrie du Burkina Faso et de la léguer aux générations futures.
Nous saluons avec révérence le leadership éclairé et les sacrifices consentis par tous ses hommes de conviction qui ont présidé à la destinée de la CCI-BF et qui ont su tracer les sillons d’une institution consulaire forte, stable et représentative des intérêts généraux du secteur privé au Burkina Faso. Il s’agit de Georges Marche (1948 à 1954), André Aubaret (1954-1981), Emmanuel Zoma (1981-1983), Paul Balkouma (1983-1994), El Hadj Oumarou Kanazoé (1994-2011), Alizèta Ouédraogo (2011-2014), Birahima Nacoulma (2014-2016) et Mahamadi Savadogo, élu Président à l’issue des élections consulaires du 13 novembre 2016 puis réélu à l’unanimité pour un second mandat, le 14 novembre 2021.
Aujourd’hui, la CCI-BF, au-delà de sa contribution au développement économique et social du Burkina Faso et de son rôle de représentant institutionnel du secteur privé, participe également à vendre l’image de marque de notre pays à l’international. De par des projets structurants et novateurs et à bien d’égards, notre institution est un modèle qui inspire les autres institutions consulaires de la sous-région et du continent. Ce qui lui confère un leadership accepté et respecté par tous.
En effet, sur le plan de la diplomatie économique, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a su se tisser une vaste toile de partenariats assortis de plusieurs conventions de coopération formelles signées. Son leadership au sein de la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA (CCR-UEMOA), de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF) et de l’Union des Chambres de Commerce du G5 Sahel en est une parfaite illustration.
Il est évident que la CCI-BF n’aurait jamais été ce qu’elle est aujourd’hui sans la volonté politique, l’appui constant et sans faille des différents gouvernements qui ont toujours su faire de notre institution un allié stratégique dans la formulation des politiques publiques de développement économique, de promotion du secteur privé burkinabè. Nous traduisons toute notre gratitude aux différents exécutifs qui ont œuvré à faire du secteur privé le moteur de la croissance de notre pays. Nous voudrions également exprimer la gratitude de l’ensemble de la communauté des affaires aux partenaires techniques et financiers aux plans national, sous-régional, continental et international qui ont su être à nos côtés ces 75 ans dernières années, et sans lesquels certaines de nos ambitions n’auraient pas été réalisées.
La CCI-BF souffle ses 75 bougies à une période où notre pays est à un tournant historique. Il traverse une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. C’est d’ailleurs cette donne qui a amené le bureau consulaire à faire le choix de célébrer ce 75e anniversaire dans la sobriété. Malgré ce contexte national et régional difficile, le secteur privé burkinabè a su faire preuve de résilience pour maintenir l’économie nationale à un niveau fort appréciable. Nous saluons le courage de ces hommes et femmes qui animent la vie économique nationale et qui permettent à l’Etat de mobiliser les ressources publiques nécessaires dont il a besoin pour financer ses projets de développement, et surtout, aujourd’hui, pour faire face aux défis sécuritaire et humanitaire. Nous formulons le vœu que notre pays retrouve la paix et la sécurité, indispensables pour son développement socio-économique.
Certes, au cours des 75 années passées, beaucoup a été fait, le bilan est même satisfaisant. Cependant, nous ne perdons pas de vue les enjeux, les défis présents et futurs qui attendent notre institution ; surtout dans un monde en perpétuelle mutation, avec de multiples incertitudes et implications politiques, géopolitiques, économiques, technologiques, environnementales, socioculturelles. La CCI-BF voudrait rassurer le monde des affaires qu’elle ne cessera d’innover, de jouer sa partition pour la prospérité de l’économie nationale, le rayonnement du secteur privé aux plans national, régional, continental et international.
Joyeux anniversaire à la Chambre de Commerce et d’industrie !
Vive le secteur privé !
Paix et sécurité pour le Burkina Faso !